Qu’est-ce qu’un faux ami et pourquoi cela pose problème ?
Pour un traducteur galicien-espagnol, les faux amis constituent un défi permanent. Il s’agit de mots qui se ressemblent dans les deux langues mais qui n’ont pas le même sens. Dans un contexte professionnel, ces confusions entraînent des erreurs d’interprétation, créent des ambiguïtés et peuvent même invalider un document si elles touchent des clauses, des consignes ou des indicateurs. Les travaux spécialisés expliquent que leur origine tient à la ressemblance formelle et à la polysémie. D’où la nécessité d’un contrôle terminologique précis et d’une relecture contextualisée, au-delà de la simple « intuition » bilingue.
Faux amis fréquents entre galicien et espagnol (avec exemples pratiques)
- rato : en galicien, un rongeur (« cazar un rato » ou « chasser un rat ») ; en espagnol, un laps de temps (« espera un rato » ou « attends un peu »). Dans des contrats ou procès-verbaux, la confusion change totalement la portée des délais. Voir entrées normatives.
- cuello / coello : cuello (es) = cou → pescozo (gl) ; coello (gl) = lapin. Dans des rapports vétérinaires ou médicaux, la confusion peut fausser un diagnostic.
- encuesta / encosta : encuesta (es) = enquête → enquisa (gl) ; encosta (gl) = pente, coteau. Essentiel dans les projets d’aménagement, où encosta décrit un relief.
- experto / esperto : experto (es) = expert, spécialiste ;esperto (gl) = éveillé. Dans une expertise judiciaire, cette confusion touche directement la qualification du signataire.
- presa / présa : presa (es) = détenue ou barrage ; présa (gl) = hâte. Dans un calendrier ou un ordre de travail, l’erreur déforme une contrainte temporelle.
- rojo / roxo : rojo (es) = rouge ; vermello (gl) ; roxo (gl) = rouge violacé/violet. En matière de design ou d’étiquetage, cette nuance est importante.
- polvo / polbo : polvo (es) = poussière ou « poudre » ≠ polbo (gl) = poulpe. Dans l’étiquetage alimentaire et les procédures HACCP, il s’agit d’une confusion critique.
- toro / toro : toro (es) = taureau → touro (gl) ; toro en galicien = tronc d’arbre. En gestion forestière, une erreur change complètement l’objet du document.
Conseil pratique : pour tous les termes sensibles, toujours vérifier dans les dictionnaires normatifs (RAG/Digalego) et enregistrer les paires dans la base terminologique du projet.
Bonnes pratiques pour traduire du galicien dans un cadre professionnel
- Clarifier le contexte : identifier le domaine (juridique, technique, médical…) avant de fixer un équivalent, car le risque de confusion dépend fortement du champ d’application.
- Maintenir un glossaire client : compiler les paires galicien-espagnol avec définition, exemples d’usage, sources normatives, et assurer une mise à jour régulière.
- Contrôles qualité linguistiques : utiliser des règles automatiques pour repérer les faux amis les plus piégeux (coello/pescozo, encosta/enquisa, roxo/vermello…), puis valider manuellement les cas critiques.
- Double relecture : confier la validation terminologique à un traducteur senior galicien-espagnol, puis faire vérifier par un relecteur indépendant l’impact sur les clauses et les indicateurs. Les études montrent que l’interférence lexicale subsiste même chez des professionnels expérimentés sans ce type de contrôle.
- Assurer la traçabilité : documenter chaque choix terminologique avec la source et la date, pour garantir la qualité et défendre le travail en cas d’audit ou de contestation.
En conclusion, les faux amis galicien-espagnol ne relèvent pas de la simple curiosité linguistique : ils ont des répercussions directes sur la conformité, la sécurité et la crédibilité des documents. Un traducteur qui s’appuie sur des processus rigoureux et sur des références normatives limite les risques, garantit la précision terminologique et renforce la fiabilité des traductions professionnelles.